Ergologie et ergotropie

le-guennec-gilles Par Le 22/12/2020

L'ergologue et l'ergotrope

 

Pour parler de la physique qui emploie plutôt les mathématiques pour expliquer, à des non-physiciens, il s'agit de se faire comprendre et pour cela il faut « creuser la langue pour en faire une sorte de langue étrangère », dit Etienne Klein.

 

 

Erg au logis 2

 

 

Les sciences humaines n'ont pas recours aux mathématiques, elles conceptualisent les mots. Un concept est un mot dont le sens est restreint à un objet, il est aussi monosémique que possible. Par cette méthode de savoir, le chercheur en sciences humaines tente de préciser de quoi il parle et ce qu'il en dit.

L'ergologie ne fait pas exception. Ce qui amène l'ergologue à opérer des glissements de sens à partir des mots courants pour leur faire dire quelque chose de plus précis. Exemple, le terme de matériau qui n'est plus la chose tangible qui sert de moyen, mais une analyse différentielle de la matière ou de l'énergie faisant apparaître des pouvoirs différents. On est passé d'un rapport physique à la matière à un rapport abstrait qui prend ses distances avec le sensible pour dégager une structure différentielle.

Mais pour un médiationniste, la science n'est pas tout ni le nec plus ultra de l'analyse, l'anthropologie accueille d'autres réalités que la représentation qui aboutit à objectiver le réel. Ce sont les faits de société, de droit et d'art. Pour s'engager dans un rapport à l'art on peut se passer de mots : faire n'est pas une affaire de logos mais de tropos. Et celui-ci n'est pas dénué d'analyses, autrement dit c'est une autre rationalité qui est à l'oeuvre, celle de l'activité outillée spécifique de l'homo faber.